Je passe tout de suite des cas particuliers aux tendances generales. Victime d’un infarctus en automne 2000, je n’etais pas du tout etonne de l’indifference de certains dirigeants des organisations roussines . Ils m’ont traite comme une personne provoquant des scandales dans le monde litteraire et l’image qu’ils ont ainsi creee a atteint leur but malgre mes livres , journaux et calendriers roussines, interdits d’abord par le president de l’epoque Leonide Kouchma, puis recompenses par des prix internationaux dont celui portant le nom d’Alexandre Douchnovich.
J’ai tout compris : les uns sont des jaloux, les autres ont peur de voir en ma personne un nouveau rival politique.
En automne 2000, j’ai ete completement choque par l’attitude des memes dirigeants roussines envers ma tragedie personnelle. On a diagnostique le cancer du sein chez ma femme. Elle avait besoin d’un traitement tres couteux…
En automne 2000, a Prachov, Slovaquie, a eu lieu une rencontre internationale des roussines d’Europe, du Canada et d’Amerique.
C’est la que Magocsi a annonce que la diaspora d’Amerique du Nord, d’Europe et du Canada avait collecte deux millions et demi de dollars pour soutenir le mouvement des roussines et que lui, Magocsi supervisait la gestion de cette somme.
Je me suis adresse au sponsor le plus important de toutes les actions des roussines, le milliardaire Steven Schepa, pour lui parler, en presence de l’academicien Paul Robert Magocsi , de mon grand malheur, de la maladie de ma femme et de mes problemes financiers.
Les paroles froides du milliardaire ont glace mon c?ur :
Quand il s’agit du cancer, meme chez une personne tres proche, ca ne vaut pas la peine de depenser de l’argent parce que la mort est inevitable. Il m’a dit avoir vecu la meme situation. Sa femme, elle aussi, avait le cancer mais il n’a pas paye un seul centime. Et sa femme l’a bien compris. Il a attendu un peu plus d’un an apres sa mort pour se remarier pour la troisieme fois. Il est heureux maintenant. Et toi, Ivan, m’a-t-il dit, ne t’en fais pas. C’est important de ne pas gaspiller l’argent pour un traitement qui n’aboutit a rien. Tu en auras encore besoin.
Nous etions trois, le milliardaire Steven Chepa, l’academicien Paul Robert Magocsi et moi… C’etait au cafe du theatre portant le nom de Douchnovich.
Le cafe bu, le milliardaire m’a donne quelques coups a l’americaine sur le dos, l’academicien a imite son geste et ils sont partis…
Moi, je n’ai pas reussi a terminer mon cafe.
L’addition payee, je suis reste longtemps devant la table bien astiquee, du fond de laquelle les yeux saignants de mon ame morte me contemplaient…
P.S. Cette annee, le 16 septembre ma femme Valentine aurait 56 ans. Mais le 9 juillet fut l’anniversaire de sa mort.
Bien que sa maladie fut grave, on aurait pu la sauver. Mais il fallait de l’argent…J’ai depense tout ce que j’avais….mais il en aurait fallu encore plus. Mais personne ne m’a aide !!! Personne n’a aide…